Prestations sur mesure
Les classes de découvertes relèvent du tourisme éducatif et ces deux mots cachent des concepts très différents qui peuvent aller jusqu’à s’opposer. En effet les opérateurs de classes de découvertes proposent une très grande diversité de séjours en termes d’accueil hôtelier et de programmes. Mais quelles sont les finalités d’un séjour éducatif ? Quels intérêts les enseignants y trouvent-ils ? Que peuvent-ils attendre du centre qu’ils sollicitent ?
L’Education Nationale dans son B.O. de janvier 2005[1], définit bien le cadre pédagogique et institutionnel d’une sortie scolaire avec nuitées. Mais on se rend compte sur le terrain des difficultés à cerner les attentes précises des enseignants, du fait même qu’ils ont parfois du mal à les formaliser. Cette difficulté tient certes de leur méconnaissance des potentiels pédagogiques du centre mais parfois aussi de leur manque de maîtrise de ce que peut apporter une expérience de vie collective et de comment ils peuvent s’en saisir pédagogiquement. Il en résulte des demandes qui peuvent s’apparenter à des pratiques touristiques.
Face à ces constats quelle posture adopter ? Prestataire d’activités dans une stratégie d’offre touristique ou partenaire éducatif dans une visée pédagogique ? Comment concilier les deux ? Cet article propose quelques éléments de réflexion autour de la construction d’une offre éducative adaptée et de l’accompagnement de l’enseignant dans la formalisation de ses attentes et évoque enfin la question des appels d’offres qui compliquent la relation partenariale avant le séjour.
Même s’il appartient à chaque centre de définir ses propres critères pour élaborer son offre pédagogique adaptée, spécifique et de qualité, on peut essayer d’en définir quelques contours larges.
Il s’agit de s’inscrire en réponse aux attentes des programmes de l’Education Nationale mais sans être trop scolaires. Les enseignants attendent d’autres pratiques que celles de l’école.
A cet égard, l’Education Populaire expérimente depuis longtemps des pédagogies actives qui reposent sur l’expérience d’un lieu, de rencontres avec des acteurs locaux… et qui mêlent des approches différentes et multiples qui s’adressent à la pluralité des enfants. L’accent est mis sur le « vivre ensemble » et les dynamiques de groupes dans un but citoyen au sens large. Cela se traduit dans la vie quotidienne mais aussi dans la manière dont on appréhende les activités et la découverte du territoire.
Le centre construit sa propre « identité pédagogique » en fonction de ses compétences internes et des atouts du territoire : intérêts géographiques, scientifiques, culturels, patrimoniaux… et en repérant les personnes ressources du lieu.
A cet effet, il doit pouvoir s’appuyer sur un responsable pédagogique et des animateurs professionnels compétents capables d’innover et de se renouveler.
Le démarrage du partenariat centre/enseignant commence dès que possible en amont du séjour.
A la première prise de contact, un entretien diagnostic par téléphone ou une entrevue peut permettre de repérer la nature des attentes : s’il connaît déjà la région, si c’est son premier séjour, qui sont les enfants, etc. La réponse pourra ainsi être adaptée.
Le centre doit être en capacité de présenter ses choix pédagogiques avec le vocabulaire adapté et éventuellement proposer une offre « surprenante » à laquelle l’enseignant ne s’attendait pas.
L’éclairage de la recherche universitaire peut être un apport pour aider à formaliser et conceptualiser son offre éducative. La rencontre terrain/théorie peut être un mélange nourrissant pour une action cohérente tout en veillant à ne pas effrayer avec un vocabulaire trop théorique.
Le recours des collectivités à l’émission d’appels d’offres pour choisir un organisme de séjours éducatifs est de plus en plus fréquent. Le critère « prix » prend alors le pas sur tout le travail qualitatif d’accompagnement qu’un centre peut apporter à l’enseignant et le cantonne dans un rôle de prestataire de séjour et ce, du fait notamment de la mise en relation tardive du centre avec l’enseignant, « entre prestataire et client ».
Le centre a tout même une petite marge de manœuvre qui lui permet de garder a minima un rôle de partenaire.
Qu’il réponde lui-même ou via un intermédiaire, dès qu’il est retenu, il peut par exemple solliciter une réunion téléphonique pour présenter le contenu pédagogique du programme proposé dans l’AO et le réajuster le cas échéant.
Même si la marge de modification du programme est faible, le centre peut tenter de mieux cerner le projet de l’enseignant et les représentations qu’il se fait de son séjour pour travailler avec lui sur les meilleures réponses à apporter.
Cette démarche reste à argumenter auprès des interlocuteurs intermédiaires et n’est pas évidente mais la qualité de l’offre pédagogique est un gage de pérennité économique et le bouche à oreille d’un enseignant satisfait est plus efficace qu’une campagne de communication.
Notons que ces procédures sont loin de concerner tous les départs car bon nombre d’écoles organisent encore elles-mêmes leurs séjours.
Partenaire ou prestataire ? On trouve toutes les situations possibles sur le marché des classes de découvertes. Les enjeux économiques sont forts mais la réponse pédagogique est un atout précieux pour se démarquer de ses concurrents. Et surtout au-delà des aspects stratégiques, elle interroge le sens et les valeurs de ce que nous souhaitons proposer aux élèves et quelles contributions nous souhaitons apporter à leur éducation.
Céline Montero
Consultante |
[1] http://www.education.gouv.fr/bo/2005/2/MENE0402921C.htm
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